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Articles

Affichage des articles du juin, 2016

Chevalrex - Futurisme

Dans un monde parfait, ce disque serait adulé. Parce qu'il concentre le meilleur de trente ans de chanson française, tantôt minimaliste (les premiers Dominique A, Jérôme Minière, Bertrand Betsch, feu le label culte Lithium) tantôt brillamment arrangé (Arnaud Fleurent-Didier, le meilleur de la variété des années 70) tantôt mélancolique, tantôt délicieusement enjoué et mélodique. Chevalrex serait la tête de proue des artistes squattant les compilations essentielles de La Souterraine , le leader naturel de cette nouvelle pop indépendante à la française, le patron de l'excellent label Objet Disque , l'homme susceptible de rassembler le mieux cette belle génération (Mocke, Eddy Crampes, Rémi Parson, Requin Chagrin, La Féline, etc.). Ils sont tous ou presque adeptes d'une chanson française qui a compris que notre langue sonnant moins bien que d'autres, un chant discret, à demi parlé fait très bien l'affaire. L'essentiel réside dans l'ornementation : les par

Unknown Mortal Orchestra (+Alex Cameron) - Paris, le Trabendo - 20 juin 2016

Bel enchaînement de concerts cette semaine : après Woods hier, Unknown Mortal Orchestra aujourd'hui. Un de mes disques préférés de 2015. Depuis le temps que j'attendais de voir ce groupe sur scène. L'année dernière, ils étaient venus au festival Pitchfork mais pas le même jour où nous y étions. En plus, il paraît que leur prestation n'avait pas emballé grand monde, à l'image de celle de Deerhunter. Mais à l'issue de cette soirée de veille d'été 2016, je sais que c'était forcément dû à l'ignoble acoustique de la Halle de la Villette. Au Trabendo, ce fut parfait. Il y eut d'abord une drôle de première partie. Un type tout seul, Alex Cameron (rien à voir avec David, le torpilleur de traité européen et James, le torpilleur de bateaux), sa musique pré-enregistrée et un pote saxophoniste viennent nous jouer une musique à nulle autre pareille. Le chanteur a des faux airs de Nick Cave dont il reprend même la gestuelle scénique. Mais Nick Cave qui ne

Paris International Festival of Psychedelic Music - Woods, Jacco Gardner, Ulrika Spacek, etc - Noisiel, la Ferme du Buisson - 19 juin 2016

Avoir l'occasion de voir et d'écouter Woods en concert vaut bien de rater un match de l'équipe de France à l'euro 2016 - surtout un 0-0. Les américains sont responsables de mon disque préféré de 2016 : un folk moderne et magnifiquement arrangé. Bon, après c'est dans le cadre d'un festival, donc avec un timing écourté et l'obligation de se palucher d'autres groupes pas tous indispensables. La soirée se passe dans un lieu plutôt agréable, la F erme du Buisson , à Noisiel, en banlieue parisienne, mais assez accessible en RER depuis la capitale. Le thème psychédélique du festival n'était aussi pas pour me déplaire. Juste le temps de fêter dignement en famille la fête des pères, nous sommes arrivés avec maman pour 16h30, le début du concert de Ulrika Spacek, clone anglais de Deerhunter. A l'entrée du site, nous passons évidemment par les inévitables contrôles de sécurité. Les gars ne regardent même pas nos sacs. Ils posent juste une question : av

Cullen Omori - New Misery

Les Smith Westerns feront peut-être partie de ces groupes dissous trop tôt, dans l'indifférence générale, dont l'avenir réévaluera la production à la hausse. Ou pas. Parce que leurs anciens membres connaîtront plus de succès une fois le groupe séparé. Deux sont partis former Whitney avec un ancien Unknown Mortal Orchestra. Le chanteur, Cullen Omori, au nom digne d'une contrepèterie, a préféré continuer en solo. Sa gueule d'ange et sa capacité à écrire de redoutables chansons pop devraient logiquement le couvrir de gloire. Pourtant, il semble qu'une fois de plus, le monde n'en a cure. Trop jeune pour les amateurs de rock indépendant. Trop pop et pas assez exigeant surtout. Pas assez visible du grand public, qui de toute façon n'attend (n'entend?) plus vraiment ce genre de musique, un peu passée de mode. En France, on préfère David Guetta, la misère. MGMT avait pourtant rencontrer le succès, mais grâce à un voire deux tubes ravageurs qu'ils auront d

Cate Le Bon - Crab Day

Que les choses soient dites pour les plus anciens d'entre vous - enfin pas trop quand même, disons ceux qui étaient ados au milieu des années 80 - Cate Le Bon n'a aucun lien de parenté avec Simon du même nom. Ce dernier n'était autre que le leader d'une des formations pour midinettes les plus célèbres il y a 3 décennies et au nom curieux : Duran Duran. Pourquoi pas Dupond et Dupont, tant qu'on y est ? En tout cas, il ne faut pas plusieurs écoutes pour s'apercevoir que Cate, elle, n'est pas une adepte de la gaudriole. Enfin, d'un strict point de vue musical s'entend. Sa musique ne ressemble à rien de connu, ses petites vignettes pop n'appartiennent qu'à elle. On pense à Nico pour la voix distante, presque masculine. Mais ses mélodies n'ont pas l'aridité de celles de l'Allemande. Elles dégagent une certaine chaleur contrebalancée par une multitude de petits arrangements étranges. On pourrait appeler cela de l'art-pop, de la p