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Articles

Affichage des articles du avril, 2015

Bill Fay - Who is the Sender ?

Là encore, Blake m'en avait parlé... Bill Fay est un cas à part. Ses premiers disques sont sortis il y a plus de quarante ans, dans un profond anonymat, à tel point que sa maison de disques le laissa rapidement tomber. Il ne revint qu'il y a quelques années seulement emportant progressivement la plupart des suffrages. On ne sait pas bien ce qu'a fait Bill Fay pendant tout ce temps. Des petits boulots. A vivoter. La vie est injuste parfois. Il a aujourd'hui plus de 70 ans, n'a plus grand chose à perdre ni à gagner, hormis une reconnaissance à plus grande échelle. On pense à un Dylan qui aurait opté pour le piano. Ses chansons sont d'un classicisme assumé parfois à la limite de la variété. La première partie du disque, au moins, est sublime. Après, ça s'essouffle, on s'ennuie. Trop de modestie, l'absence d'effets et quelques redites finissent par endormir l'auditeur. L'album est trop long et aurait mérité d'être plus resser

Orso Jesenska - Effacer la mer

C'est l'ami Blake qui me l'a rappelé : le second disque du marseillais Orso Jesenska est l'un des meilleurs de cette année. Pourquoi je ne m'en étais pas rendu compte plus tôt ? Parce que je cherchais des choses plus directes et plus immédiates. Des choses qui ne durent pas. La fatigue aidant, on s'attache à la facilité. Par fainéantise intellectuelle. Le cerveau lessivé, en compote. On aime être rassuré, en terrain connu. On ne le fait même pas consciemment. La vie comme nos goûts rentrent paisiblement dans le rang. Et puis, on finit par se poser les vraies questions : est-ce bien ce qu'on veut ? Une vie sans histoire, jalonnée de musique d'ascenseur, sans risque et sans émotion. Avec Orso Jesenska, faut pas exagérer, ce n'est pas non plus le grand saut dans le vide. Il y a des filiations perceptibles. La plus évidente, c'est bien sûr Dominique A, période " Remué ", la meilleure diront certains, la plus abrupte, la plus ardue. Pas

The Apartments - No song, no spell, no madrigal

Cette année 2015 ne m'inspire pas. Je ne sais pas pourquoi, je n'y arrive pas. Je n'arrive plus à m'enthousiasmer pour les sorties musicales. Pourtant, ce n'est pas faute d'en écouter. Je deviendrais plus exigeant ou plus sûrement cette époque ne me conviendrait pas. Je serais devenu déjà ce qu'on appelle communément un vieux con, un réac, fidèle partisan du "c'était mieux avant". Alors, j'écoute de la musique de mon âge. The Apartments, voilà un groupe pour qui le temps semble s'être arrêté. Malgré la pause plus ou moins forcée d'une quinzaine d'années, la formation de l'Australien Peter Milton Walsh fait la même musique qu'à ses débuts, c'est-à-dire des classiques et classieuses chansons folk. " No song, no spell, no madrigal " aurait pu sortir il y a trente ans qu'il n'aurait pas semblé anachronique. Ce sont les admirateurs inconditionnels, essentiellement français, en tête desquels le journal