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Articles

Affichage des articles du novembre, 2014

Alain Souchon - La Vie Ne Vaut Rien (2003)

C'est l'événement variété française de l'année, le premier album des Souchon-Voulzy sorti sous leurs deux noms. Bien sûr, ça ne change pas grand chose, parce qu'une grande partie des chansons d'Alain était composée par Laurent, quand une grande partie des chansons de Laurent était écrite par Alain. Je dois dire que j'ai une nette préférence pour les textes d'Alain par rapport aux mélodies de Laurent, mais il faut avouer que souvent l'alchimie fonctionne (" Bidon ", " Rame ", " La Ballade Jim " et j'en oublie beaucoup). Mais à l'inverse de son comparse, même seul, Souchon parvient à s'en sortir très bien comme sur " La vie ne vaut rien " (ou " Foule Sentimentale " évidemment). On y retrouve comme un résumé de l'écriture souchonienne, ce pessimisme jamais complètement plombant, toujours agrémenté d'une note d'espoir teintée d'humour, de la possibilité d'un ailleurs. L'

Pain Noir - Pain Noir

Il doit y avoir une source, là-bas, en Auvergne. Après le magnifique dernier album de Murat sorti en compagnie de ses voisins de The Delano Orchestra, voilà-t'y pas qu'un autre gars du cru, l'anciennement prénommé Saint-Augustine autrefois adepte d'un folk campagnard pas si éloigné que ça de l'Americana chante désormais en français bien de chez nous sous le mystérieux pseudonyme de Pain Noir. Et je m'en doutais, c'est une bien belle réussite ! " Pain Noir, c'est du Bertrand Belin en moins sec " avais-je trouvé la dernière fois. C'est exactement ça, malgré la référence alimentaire un peu facile. Mais un Belin qui aurait chipé les claviers de Grandaddy. Sur l'illustration qui ornait la page du projet sur Microcultures et dont il est aussi question dans la chanson éponyme, on voyait des mains avec les mots " Pain " et " Noir " inscrits sur chacune d'entre elles. On pense tout de suite à Robert Mitchum dans &

Top albums 1982

On ne va pas se mentir : l'année 1982 ne fut pas une grande année musicale. Il m'en a fallu du temps pour réunir 10 disques qui tiennent la route et que j'aime réécouter. La lutte fut acharnée, j'en ai d'abord écarté pour ensuite les réintégrer. J'étais petit à l'époque, toutes ces formations, je ne les ai découvertes que récemment. Au final, je ne suis pas peu fier de ma sélection - bah, ouais, quoi ! Parce qu'on y retrouve que des outsiders, du rock indépendant d'arrière cour, anglais surtout, me reprocheront certains. Mais c'est un fait, la Manche est moins large que l'Atlantique et je me sens plus d'affinités avec nos amis britons. Exit aussi les "grands classiques" dont le " Pornography " des Cure. Ce sont quelques fois les petits groupes avec leur petite musique qui touchent le plus, par leur modestie comme les excellents Television Personalities ou par leur maniérisme bancal, comme les Associates par exemple

David Bowie - Sound and Vision (1977)

Oh, je sais, Bowie est un habitué de ce blog et au bout d'un moment, il devient difficile de se renouveler à force de parler toujours des mêmes personnes (la preuve là , là , là  ou encore là ). Mais je trouve encore des nouvelles raisons de gloser sur lui. Tout d'abord, parce que l' exposition consacrée à sa carrière passe par la France l'année prochaine, dans la nouvelle enceinte de la philharmonique de Paris . Au passage les toujours impeccables Tindersticks et Neil Hannon et son indispensable Divine Comedy viendront jouer peu de temps avant dans la splendide salle attenante. Comme quoi, la programmation de cette nouvelle structure s'annonce d'ores et déjà éclectique et passionnante. Bowie, c'est aussi une énième compilation qui vient de sortir, sans doute la plus complète, juste pour les fêtes, histoire pour les retardataires de combler les quelques lacunes restantes; les autres préféreront se concentrer bien sûr sur les chefs d'oeuvre des années

Ariel Pink - Pom, Pom

Voilà un gars à part dans le paysage du rock indépendant actuel. Ariel Pink, ça pourrait le hipster ultime, mélangeant les kitscheries dispensables avec des mélodies audacieuses et barrées, un look androgyne improbable, un affreux loser qui au fond se révèle un déroutant séducteur. Bref, on aime ou on n'aime pas. Pour l'instant, j'étais plutôt dans la deuxième catégorie, malgré le fait que dans sa clique de potes, on trouvait entre autres les membres d'Animal Collective qui l'ont découvert pour le faire signer sur leur label Paw Tracks, ou encore John Maus. Avec ce dernier, ils forment des sortes de Starsky and Hutch de l'electro-pop vintage et azimutée. Mais son nouveau disque a changé la donne. On retrouve l'esprit d'un Kevin Barnes, en plus fun si c'est possible, avec les défauts que cela induit, c'est-à-dire un vaste défouloir, entre le foutage de gueule et les délicieuses rengaines à siffloter sous la douche. Beaucoup resteront encore à q

Hookworms - The Hum

Ces anglais originaires de Leeds enchaînent déjà leur deuxième album en deux ans. " The Hum " débarque, après l'acclamé " Pearl Mystic ", dans la peau délicate du disque de la confirmation. Si Hookworms enfonce le clou d'un rock noisy et psychédélique, le groupe semble calmer un peu le jeu. On pense à un mélange entre Spiritualized et Archie Bronson Outfit. Le mystère se lève sur la formation. Leur style assez inimitable trouve aujourd'hui des références. Nous ne sommes pas encore dans le tout venant, mais " The Hum " est plus rassurant que son effrayant prédécesseur. Comme je n'avais pas parlé de " Pearl Mystic " et que je mentionne celui-là, ma remarque laisse penser que je préfère les sentiers balisés, comme tout bon père de famille. De sentiers balisés, parlons plutôt d'une façon différente de marcher. Le chemin étant le même ou presque, c'est juste la manière de l'emprunter qui diffère.  Et quand cette mani

Television Personalities - If I Could Write Poetry (1982)

Voici l'une des personnalités les plus atypiques et passionnantes du rock indépendant anglais, révérée par une poignée de fidèles et non des moindres - de Kurt Cobain à MGMT (" Song For Dan Treacy ") en passant par les Pastels. Dan Treacy est un de ces êtres tellement en marge et à côté de la plaque qu'il en devient touchant. Un de ceux qui ont érigé l'amateurisme en art de vivre. Loser éternel jusqu'à passer par les cases drogue, SDF, vol et prison. Les disques de Television Personalities pourtant régulièrement excellents, paraissent tous comme inachevés, inaboutis, comme des "work in progress". Peu importe que ces chansons et ces disques soient bancals, ils ont le parfum du vrai, de la spontanéité, jusqu'à en paraître d'une confondante naïveté. Treacy fait partie de ces gens qui semblent incapables de tricherie et de distance. La vie est trop courte pour jouer à un jeu, semble-t-il nous dire. Si tout le monde avait cette franchise-là, la

Literature - Chorus

Rien de tel pour un retour de vacances sous les tropiques que d'écouter de la très bonne indie pop encore gorgée de soleil, en droite lignée des indispensables Field Mice ou plus récemment des excellents premiers disques des Pains of Bieng Pure at Heart ou des Beach Fossils - oui, pas moins! Ils sont Américains, originaires de Philadelphie, s'appellent d'un nom banal, Literature - forcément. " Chorus " est déjà leur deuxième album et c'est un impressionnant enchaînement de délicieuses mélodies pop qui donnent toutes une irrésistible et stupide envie de sautiller sur place. Pour l'originalité, on ira voir ailleurs. Mais on s'en fout bien mal. Cette musique n'a pas cette prétention. L'essentiel est que ça sonne, que ces chansons puissent seulement égayer une journée maussade. C'est chose faite. Et plutôt bien. C'est Slumberland Records qui a signé le groupe, c'est-à-dire une des références du genre, avec Capture Tracks.   &quo