Accéder au contenu principal

Mon Rock en Seine

Je ne sais pas encore si j'irai à Rock en Seine cette année, tout dépendra de mes congés et aussi de où je serai ce week-end là. Pourtant, force est d'avouer que l'affiche, cette année, m'emballe plus que de coutume. Surtout la journée du vendredi. Dommage car c'est la seule qui oblige à poser une journée auprès de son employeur. Pas grave, je vais faire comme si j'y allais, histoire de vous parler au passage de quelques nouveautés 2013. Comme pour beaucoup de festivals, Rock en Seine impose de faire des choix, car plusieurs concerts se déroulent en même temps. Voici donc ce que pourraient donner mes trois jours à Saint-Cloud. On commence de bonne heure, à 16h15, le vendredi avec Savages, un groupe de filles qui pratiquent un post-punk particulièrement abrasif dans la lignée des glorieux aînés. On pense notamment à Siouxsie. Pas mal, surtout quand on sait que ces britanniques sont emmenées par une chanteuse...française, ancienne membre de John and Jehn. 

Ensuite, direction la Grande Scène sans tarder avec les écossais de Belle and Sebastian. Content de revoir la formation de Stuart Murdoch chez nous, même si le groupe n'a sans doute plus l'attrait qu'il pouvait avoir il y a encore une dizaine d'années. On poursuit avec la douceur de Daughter, énième clone des Cocteau Twins. Pas franchement indispensable, mais agréable, surtout si le temps est au beau. Puis, arrive le premier dilemme : Tame Impala ou Johnny Marr ? Celui-là est vite entendu à l'écoute de leurs derniers disques respectifs. L'album des australiens, même s'il ne m'a qu'à moitié convaincu est bien supérieur au rock pataud de l'ex-guitariste des Smiths, qui ressemble à du mauvais Oasis, c'est dire qu'on est à des années-lumière de la pop qu'il produisait avec son ex-acolyte Morrissey. Le deuxième dilemme est autrement plus compliqué : DIIV ou Alt-J ? Deux de mes disques préférés de 2012. Mais, pour avoir déjà vu les deux groupes sur scène l'année dernière, j'aurais une légère préférence pour les premiers dont la musique ne perd rien de sa saveur en live. Enfin, dernier choix du jour : Franz Ferdinand ou The Pastels ? Deux formations écossaises au succès diamétralement opposé. Là, tant pis pour la tête d'affiche de la première journée, si je viens à Rock en Seine, ça serait en grande partie grâce au magnifique "Slow Summits" des seconds. Après ça, on peut déjà partir ou alors en profiter pour aller manger et boire un coup tout en écoutant la belle Alex Hepburn, au nom prestigieux mais à la musique assez inoffensive et enfin le tatoué Hanni El Khatib qui devrait finir la soirée sur une note plus explosive. Son rock vitaminé pourrait aisément se montrer plus addictif en concert qu'en studio. !!! (Chk Chk Chk) peuvent constituer une belle alternative au californien d'origine philippine, dans un style aussi pêchu mais plus électro. Mais j'aurais déjà vu ceux-là à la Route du Rock. Le samedi est moins prolifique pour moi en terme d'attentes, mais ce n'est pas une raison pour arriver plus tard. Les espagnols de Hola A Todo El Mundo, au nom prédestiné à ouvrir le bal, sont dès 16h15, l'une des curiosités de la journée à ne pas rater.
 
Eugene McGuiness et sa new-wave pourrait ensuite faire guincher les festivaliers sur la Grande Scène. Puis, ce sont les biarrots azimutés de La Femme dont l'aura scénique n'est plus à démontrer, à défaut d'avoir sorti un disque mémorable.

Les éternels apprentis Jesus and Mary Chain de Black Rebel Motorcycle Club seraient devenus meilleurs en live que sur disque. L'occasion d'aller vérifier. Puis, on enchaîne avec les punks de Wavves, bien capables de nous refaire le coup des frangins Gallagher, en se foutant sur la gueule. Mais s'il n'en est pas moins réussi que le premier, leur deuxième album plus formaté et moins punk pourrait nous faire penser qu'ils se sont maintenant assagis. Pas sûr d'être prêt à vivre l'expérience Nine Inch Nails, j'opterai après, pour la découverte plus légère de Jackson et de son groupe d'ordinateurs. Après ça, on peut déjà s'en aller ou attendre patiemment la prestation du buzz français de l'année 2013, Fauve. Par curiosité. Mais la curiosité est un vilain défaut, alors c'est à vous de voir.

Le dimanche, c'est encore plus tôt (15h15) qu'il faudra venir pour aller écouter la power pop de Surfer Blood, ça n'invente rien, mais ça rivalise sans problème avec le meilleur Weezer. Ce n'est pas si mal.

Ensuite, c'est plutôt calme et on regretterait presque d'être arrivé d'aussi bonne heure. Mais bon, s'il fait beau, c'est l'occasion de se prélasser une bière à la main. On revient alors plutôt pour écouter l'indéboulonnable et toujours fringant Eels que les anglais de Is Tropical, moins allumés que leurs clips voudraient bien montrer, même si leur deuxième mouture s'avère nettement supérieur à la première. Puis, ce sera le tour d'aller juger le talent de Parquet Courts dont le disque est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs de 2013 en matière d'indie rock. Même si je reconnais que "Light Up Gold" est plutôt bien foutu, je reste encore sur ma faim. A l'heure de la pause sandwichs, on pourra se pencher discrètement sur la folk gentillette de Lianne La Havas, répérée par Bon Iver. Puis, on ira craintivement jeter une oreille sur un énième buzz, Churches, pas sûr que ça passe l'été, même si le disque est prévu cet automne. Tout ça, pour patienter jusqu'à la dernière prestation attendue de la soirée, celle de Tricky. Bon, autant le dire tout de suite, je ne suis pas accro à sa musique, mais le bonhomme possède un charisme indéniable et un univers singulier et je serais curieux de voir le rendu scénique. Voilà, il ne me reste plus qu'à bloquer définitivement mon week-end (mon vendredi seulement?) pour réaliser en vrai ce programme qui, au final, regorge de choses sympathiques. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&