Cette rencontre, ça faisait longtemps que je l'attendais. Il y eût beaucoup d'occasions manquées. Soit j'avais une bonne excuse pour l'éviter, soit elle ne venait pas au moment opportun. Toujours est-il qu'à chaque fois, le rendez-vous a été repoussé. Et puis, c'est finalement arrivé en ce 25 février 2011, dans le cadre de l'Olympia, cette salle parisienne mythique, qui accueille désormais essentiellement les vedettes de la variétoche de chez nous, pas la meilleure, celle habituée aux plateaux télé et sortant pour la plupart de ces académies fabriquant à la chaîne des petits geignards en herbe. Académique, oui. C'est peut-être pour ça. Pour ça que j'ai été déçu. C'est à cause de la salle. De son ambiance. De la télé qui filmait le concert. J'essaie de me trouver des excuses, de lui trouver des excuses. Elle n'a pas réussi à apporter ce grain de folie qu'on retrouvait sur ses premiers disques. Non, si fantaisie il y avait, elle était essentiellement dans sa tenue : ses plumes sur la tête et la veste, tel un oiseau (de proie ?). Le reste était sans fioriture, ultra maîtrisé (trop ?). En témoigne le moment où elle a commencé à jouer "Angelene" la guitare, semble-t-il, mal accordée, il fallait voir le regard de ses trois compagnons musiciens, plein de reproches. La voix de Polly Jean est pourtant impressionnante, alternant avec une dextérité rare, les passages des suraigus aux graves. Malheureusement, le jeu de scène est statique, l'anglaise ne communique quasiment jamais avec son public. Pas grave, ses fans n'ont pas l'air d'être venus pour ça. L'habitude, sans doute. Tant pis, passée la (légère) déception, il restera au moins ses disques et notamment son dernier et excellent "Let England Shake". Un gars, à côté de nous, est en tout cas parti ailleurs depuis un bon moment (en plein bad trip ?). Pendant de très longues minutes, on se demandera même, s'il n'allait pas s'affaler carrément sur nous et faire une syncope. Pas facile dans ces cas-là de rester concentrés, surtout que nous n'étions pas vraiment rentrés dans le concert, restant d'aimables spectateurs. Nous serions allés assister à un opéra à Garnier que la sensation n'aurait pas été bien différente - à part notre voisin, seule présence indiquant que nous étions bien à un concert rock. Une rencontre trop... polie.
Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite
Entièrement d'accord. En sortant, l'intime conviction d'avoir vu le concert d'une grande artiste. Et pourtant, l'étrange sensation que tout cela manquait de sexe, de drogue.... bref, de rock'n roll.
RépondreSupprimerOui, elle a gagné en maîtrise ce qu'elle a malheureusement perdu en instinctivité et naturel.
RépondreSupprimerDommage...